Je viens d'entendre à la radio que dimanche prochain,c'est le Marathon de Paris.C'est aujourd'hui pour moi un excellent souvenir,celui de mon premier marathon avec notre association fétiche,je veux parler de l'ACPI(Association des Coureurs du Parc d'Isle pour les ignares),en 1994,,ma première course après 4 mois d'entraînement.Un très grand moment pour moi.
Mais j'ai aussi de mauvais souvenirs dont voici le principal:
Marathon de Paris 1998: c'était mon quatrième Marathon de Paris.Je courais depuis 5 ans.J'avais décidé de "faire un temps" (quel prétentieux!!).J'avais 52 ans.
L'entraînement et la préparation avaient été excellents,l'alimentation également et je me souviens très bien d'être en grande forme avec un poids idéal pour moi,même si,avec mon mètre 90,mes 82 kg et mon âge je ne pouvais prétendre à un temps canon.Je visais naïvement un temps au dessus de mes moyens.C'est d'ailleurs la seule année où j'ai spérer "faire un temps".Les courses qui ont suivies ont été nettement moins ambitieuses.(surtout au Marathon du Médoc,couru 2 fois,avec ravitaillement en vin,grillades,danses et déguisements)
En 1998,je me souviens avoir bien géré mon départ et d'avoir été ensuite très régulier pour le temps que je voulais espérer.
Tout se passa bien jusqu'au 30 ième kilomètre où j'étais largement dans les temps espérés.J'ai alors commencé à "sentir " mes jambes,qui sont devenues de plus en plus lourdes ,de plus en plus molles mais je restais optimiste car j'étais en avance et il me restait 12 malheureux kilomètres qui paraissent somme toute assez faibles quand on a l'habitude de s'entraîner.L'objectif était en vue.
Au lieu de lever le pied,j'ai continué sur le même rythme mais en souffrant de plus en plus,puis des douleurs abdominales apparurent,de plus en plus aigües ,de plus en plus fréquentes, jusqu'à ce que la diarrhée me prenne,violente et pressante.
Je me souviens m'être arrêté dans un café qui a refusé mon irruption dans son bar.Il fallait une pièce de monnaie pour aller dans ses toilettes et un client,au comptoir,a lu sur mon visage mon désespoir ponctué par mes mots "je vais faire dans mon froc ou par terre",tellement cela devenait urgent et ce brave client m'a donné la fameuse pièce nécessaire,par pitié,ou pour éviter un désastre à ses pieds et devant son apéro.
Je suis allé ensuite de buissons en buissons , j'avais des vertiges et j'ai continué et terminé en marchant.Bilan: une heure et demie pour faire les douze km et au total,un temps pas fameux.
Le médecin que je suis m'avait fait réfléchir sur ce problème qui ne m'était pas propre,ayant vu des gens à l'arrivée , lors des marathons précédents,arriver avec "des grosses tâches derrière le short",très évocatrices.
L'explication est assez simple: j'ai couru au-dessus de mes moyens.Mon coeur ,trop rapide trop longtemps,n'avait plus la force d'alimenter len sang , c'est à dire en oxygène mais aussi en nutriments divers la totalité de mon corps.Or , le corps étant très bien fait,deux circulations sont préservées lors d'un effort de ce type : la circulation cérébrale,toujours préférentielle ,mais aussi celle des coronaires et,plus faiblement les muscles périphériques.La conséquence est simple,les autres circulations et en particulier la circulation mésentérique,c'est à dire celle qui irrigue les intestins n'est pas,elle,privilégiée et est abandonnée en partie;la souffrance est rapide avec une réaction immédiate ,en l'occurrence ,l'agitation de l'intestin qui se met à souffrir et qui donne une diarrhée profuse et continue et qui ne s'arrêtera qu'avec le repos,au moment où le coeur peut à nouveau alimenter la totalité du corps.
Lors des entrainements,tout le monde connait les termes d'endurance pendant laquelle chaque coureur pourrait aller au bout du monde sans se fatiguer,mais aussi de résistance douce où l'effort commence à coûter et enfin de résistance dure pendant les sprints,les courses de faible kilométrage ou le final.
Quand vous avez calculé vos seuils personnels,il faut savoir ensuite gérer votre course longue pour ne pas se mettre trop souvent dans le "rouge ",c'est à dire en résistance.
Même si votre alimentation pendant la course est bonne,si vous dépassez vos limites vos possibilités trop longtemps,ce fameux MUR vous paraîtra infranchissable et la souffrance sera là car c'est lors de ce fameux mur que la circulation devient privilégiée car ls 30 premières bornes ont usé votre corps dont vous avez dépassé les limites .Même les pros connaissent très bien ce phénomène.
En revenant à l'ACPI,je me souviens de mon premier marathon,en 1994,que j'ai fait en compagnie de ma petite Bernadette et où je suis arrivé frais comme un gardon pour aller danser toute la soirée à l'anniversaire d'un ami.J'avais fait ce marathon "en dedans" , en attendant ma copine et quel plaisir nous avons eu.N'est-ce pas Bernadette,bien meilleure que son mari Bernard que j'ai battu à plate couture au Marathon de New York.(tu vois,Bernard,j'ai de la mémoire pour te mettre en boîte,bises)
Courez,courez,mais une chose est importante: vous devez bien connaître votre corps et ses capacités et ne pas être en surrégime permanent.
CoooooooooooooooL !!!!!!!!!!
Carresi David 02/04/2018 19:36