Le cannabis est l’une des substances illicites les plus couramment consommées dans la plupart des pays du monde. Environ 20 % des sujets jeunes avouent y recourir au moins une fois par semaine et c’est pendant l’adolescence que les pics de consommation sont atteints, à un moment où le cerveau s’avère particulièrement vulnérable aux toxiques environnementaux les plus divers. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies , 12,4 millions de français de 12 à 75 ans ont affirmé en 2005 avoir fumé un joint au moins une fois dans leur vie et 1,2 million sont des usagers réguliers.
L’exposition régulière au cannabis peut entraîner des troubles affectifs et psychotiques, certes légers et en règle transitoires, mais réels. Ces effets aigus doivent être dissociés des désordres chroniques potentiellement associés à cette toxicomanie.
Une revue systématique des articles publiés sur le sujet dans la littérature internationale permet d'avancer sur ce sujet
Les résultats ne sont pas rassurants, même s’ils doivent être interprétés avec toute la prudence qui est de mise dans ce type d’analyse. La consommation régulière de cannabis serait associée à une augmentation du risque de troubles psychotiques quels qu’ils soient.
Qui plus est, il semble exister une relation de type dose-effet entre la prise de cannabis et le risque précédent, Les relations sont nettement moins évidentes quand il s’agit de dépression, d’idées suicidaires ou de troubles anxieux.
De cette revue systématique des données disponibles, il ressort que l’exposition régulière au cannabis augmente significativement le risque de troubles psychotiques à long terme, indépendamment des facteurs de confusion et des effets transitoires de la toxicomanie. Ces résultats émanent d’études longitudinales qui sont la référence dans le domaine de l’évaluation épidémiologique et il est difficile de les dénigrer. Il est d’ailleurs peu probable que d’autres études seront désormais entreprises sur ce sujet.
Force est d’admettre, avec les auteurs, qu’il existe actuellement assez d’arguments pour dissuader les sujets jeunes, notamment les adolescents, de s’adonner à une toxicomanie qui ne saurait être considérée comme légère. Rien ne permet d’aller dans ce sens, même s’il est évident que le danger concerne en priorité des sujets prédisposés qu’il est difficile de distinguer des autres au moment de l’adolescence, période la plus critique qui soit.
Ma pratique médicale montre surtout le manque de volonté pour affronter les problèmes de la vie des fumeurs réguliers quand ils sont adolescents.(comme l'alcool d'ailleurs)
Alain 02/08/2007 16:05