Un murmure arrive à mes oreilles et gagne tout le Luberon : les moulins à huile ouvrent leurs portes.
Aussitôt , c'est le branle-bas dans la campagne. En effet tous les particuliers ont leurs oliviers , essayant au minimum d'avoir leur consommation de l'année.Certains , comme moi , cueillent à la main , d'autres avec des peignes .
C'est un moment important dans notre région , comme une cérémonie , un rituel annuel , un peu comme les vendanges . C'est aussi un repaire saisonnier : nous allons entrer dans une saison ou les journées sont ensoleillées avec les repas pris sur la terrasse et les nuits froides et étoilées imposant une petite flambée.
J'aime cueillir les olives , toucher ce petit fruit un peu gras , vert ou déjà un peu mûr , se cachant dans ce feuillage si léger qui frémit à la moindre brise . Sans doute cet amour pour l'olivier n'est pas étranger au fait qu'il soit le symbole de la paix . Mais comment ne pas aimer ces champs , d'un vert si changeant au gré du vent , qui agrémente notre Luberon.
Cette année j'ai trouvé de la main d'oeuvre bon marché pour m'aider , comme vous pouvez le constater sur la photo. Ma petite fille avait à coeur de remplir sa caisse plus vite que moi. Mon petit fils était moins assidû mais il ajoutait quelques cailloux .Il ne me reste plus qu'à aller au moulin , ressentir l'agitation qui gagne notre Provence et goûter ma nouvelle huile.