Le dernier livre de Marcel Rufo,bien connu ici à Marseille,m'a fait m'interroger sur la nature des grands parents,sur ma nature en réalité.
Je lis ici et ailleurs les contraintes,la garde,le taxi des grands parents,tous les conseils d'éducation pour que les grands parents restent à leur place etc.; etc.. Ceci n'a pas grand intérêt et ce qui m'intrigue c'est l'amour.
Car,en discutant avec tous les copains,je me rend compte que nous sommes tous "accros" à nos petits enfants.Alors je me pose cette question que j'ai d'ailleurs déjà posé:pourquoi aimons-nous plus nos petits enfants que ceux de la voisine ou que les petits cousins?
Cette question dont la réponse parait évidente mérite réflexion car:
-bien sûr on les a souvent en garde et la relation est cousue du fil de l'amour.
- mais ce qui me frappe c'est la génétique.Car dans la transmission ,il y a l'ADN,le principal responsable de l'hérédité et je finis par me demander où est situé le chromosome de l'amour filial.On n'en parle jamais mais je suis sûr qu'il existe,je suis certain qu'il agit sur nous en douceur et profondeur .
Etre grand parent ,c'est avant tout pour moi,en dehors de ce fil génétique qui nous lie aux petits enfants,une manière de réussir avec eux ce que l'on a raté avec nos propres enfants.Je suis un résidu de 68 avec l'égoïsme que cela a impliqué.J' ai profité de la vie que j'ai croqué à pleines dents.En dehors de l'autorité et l'exigence des résultats scolaires j'ai eu du mal à transmettre l'amour que l'on doit à ses enfants.Nous sommes d'une génération où l'on n'a jamais entendu nos parents nous dire qu'ils nous aimaient.On a reproduit le même schéma et nous n'en sommes pas fiers.Heureusement, la nouvelle génération a changé:elle exprime oralement son amour pour ses enfants et les grands parents d'aujourd'hui emboîtent le pas.
On donne à nos petits enfants tout ce que l'on regrette de ne pas avoir donné à nos enfants.en gros, inconsciemment,on se rattrape!!!!
Bon,ceci n'est peut être pas vrai pour tout le monde car j'en ai connu de très attentifs à leur progéniture mais j'ai l'impression que ceci peut être vérifié pour beaucoup d'entre nous,en particulier tous ceux qui ont mon âge aujourd'hui.Notre challenge parental était la réussite profesionnelle et la morale et j'avoue avoir bien réussi sur cette partie du contrat mais quid de la transmission de l'amour filial ? Je redis que peu d'entre nous ont été formés à cela et voilà qu'on le découvre avec nos petits enfants.Donc j'en conclus que nous ne sommes pas perdus!!!
Car bien sûr,nous aimions tout autant nos enfants que la génération actuelle mais c'était très intériorisé .Le dire aurait donné l'impression de se dévoiler,chose que notre éducation et notre pudeur rendait impossible.Nous avons tous caché nos sentiments derrière l'autorité.
Alors,quand je vois mes petits enfants qui m'adorent et nos relations,je ne reconnais pas en moi le jeune homme exigeant.je vois ,au contraire ,un papy bienveillant,prêt à tout pardonner quelquefois même au grand dam des parents.
C'est là que se situe l'importance du chromosome familial , du chromosome de l'Amour.
andré 03/12/2012 22:57