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Présentation

  • : Le blog d'un Picard en Luberon
  • : Le blog du grand!!!Cela fait maintenant 14 ans que vous me lisez assidûment et je vous en remercie. Mon but est de faire profiter mes amis des bons moments que je passe en Provence et dans mon activité de Maire,entouré d'une si belle nature ainsi que la rencontre d'amitiés très fortes.Vous avez droit à tous mes états d'âme sur mes lectures , spectacles expos,rencontres. Enfin tout ce que je pense!!!!!Mais avec humour,dérision et poésie.Ce blog a été créé pour donner de mes nouvelles à tous mes amis et tous mes patients de Picardie auxquels je reste très attaché et qui me le rendent bien en m'envoyant régulièrement des mots doux. De nouveaux articles paraissent très régulièrement.Il y en a maintenant plus de 1500. INSCRIVEZ VOUS A LA NEWSLETTER en donnant votre adresse mail à gauche du blog pour être prévenu automatiquement et de façon anonyme de la parution d'un nouvel article .Pour consulter tous les articles , cliquez sur "liste complète " à droite mais vous pouvez rechercher un sujet particulier dans la rubrique"rechercher"(à gauche) Pour voir les albums de photos à droite cliquez dessus et agrandissez les photos.
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Avant-propos

Les grincheux ,sectaires, conventionnels et intolérants n'ont pas accès à ce blog.
J'essaie en effet d'y retrouver l'amitié, la tolérance , la dérision , la confidence ,la poésie et l'amour de la nature.

Ceux qui m'acceptent tel que je suis sont les bienvenus.       

Voici des fruits , des fleurs , des feuilles et des branches,
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous ,
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux
                                                    Paul Verlaine

 

10 octobre 2015 6 10 /10 /octobre /2015 14:55

Je viens de terminer de lire un poème de Pierrick Daurces dont la fin m'a beaucoup ému et qui se termine comme cela:

"J'étais bien avec lui et je crois que le pire

C'est de l'avoir aimé sans avoir su lui dire."

J'ai instantanément pensé à mon père que j'ai peu côtoyé dans ma jeunesse et dont les souvenirs de cette époque sont rares mais qui m'a inspiré le respect par sa bonté et sa tolérance quand ,devenu adulte,j'ai repris mes esprits.

C'était un amour non déclaré mais tellement visible et bilatéral que je me demande aujourd'hui comment j'ai fait pour qu'il vienne mourrir dans mes bras sans que je ne lui ai jamais dit : "je t'aime papa".Quelques secondes après,il était trop tard et j'avais mes regrets pour la vie.

Alors bien sûr tout le monde ou presque aime son père et je ne suis pas une exception mais toutes ces années passées en son absence m'ont fait réfléchir mais aussi infléchir mes idées préconçues : car oui on doit dire à ceux que l'on aime  précisément cet amour que l'on enfouit sous notre mouchoir car notre génération pensait que c'était un aveu de faiblesse que de le dire et de le crier,que ce soit pour les parents ou pour les enfants.

Mais qu'avait-il de particulier mon père me direz-vous ? et bien quand je l'ai enfin rencontré c'est à dire pendant mes études de médecine (c'est dire que je l'ai rencontré tard) j'ai été frappé par sa gentillesse vis à vis de tout le monde,sa tolérance,son sens de l'entraide ,sa modestie et sa fierté vis à vis de ses enfants:avoir un fils médecin !!! lui qui n'avait pas son certificat d'études,lui qui avait fait mille métiers pour devenir café-coiffeur puis coiffeur ensuite dans un tout petit village de Picardie,traînant la misère pendant très longtemps mais toujours fier.J'ai enfin réalisé les sacrifices qu'il avait fait pour que je touche au but que je m'étais fixé.

Je me souviens que le café-coiffeur,après avoir mis les derniers piliers de bar dehors,vers minuit,prenait son fils qui dormait sur un banc dans ses bras et le ramenait à la maison pour le coucher sans le réveiller(j'avais 9 ans)C'est à peu près le seul souvenir d'enfance un peu tendre que j'ai de lui.

Je me souviens que dans le village on l'appellait Mac Gyver,car il réparait tout et avait une idée sur tous les bricolages difficiles.Je revois les gens passer dans le salon de coiffure et crier à mon père :"René ,comment pourrais-je faire pour bricoler cela ?" il répondait invariablement : "je réfléchis,repasses dans 1/4 d'heure" et il avait toujours la solution.

Je me souviens l'avoir entendu dire ,alors qu'il avait un petit verger qui dominait la vallée de l'Aisne,que régulièrement il s'arrêtait de tondre,il s'allongeait au pied d'un immense poirrier,regardait le magnifique paysage qui s'étalait devant lui et qu'il adorait et s'endormait.

Je sais que son potager,très fertile et très abondant servait aussi à alimenter les petits vieux et petites vieilles du village,bénévolement bien sûr.Je lui disait : " où vas-tu avec ces salades et ces tomates" et il répondait invariablement:" je vais les donner à la mère X... ,elle ne peut plus marcher"

Je me souviens qu'il adorait ses petits enfants et qu'avoir autour de lui toute sa famille radieuse était pour lui un pur bonheur.

Tous les jeudis il venait me rendre visite avec ma mère,dans une vieille R4:80km aller et 80 km retour et cela me faisait peur mais il adorait venir passer la journée avec moi,moi qui était "off" après m'être associé,et on bricolait,on jardinait et il sifflotait du matin au soir (ma voisine savait toujours s'il était là car elle reconnaissait son sifflet,sifflet que j'ai ensuite repris,tous les jours mais qui s'est cassé le 5/9/2009 en tombant de moto) On était très heureux ensemble et je ne me souviens pas,à partir du moment où on s'est "rencontré" que l'on se soit jamais disputé.On travaillait ensemble,on se reposait,on buvait un peu d'eau et on se souriait;c'était peut-être notre façon à nous de nous dire que l'on s'aimait;des rustres élevés à la campagne,des "fort comme un turc" au coeur sensible,très sensible et qui ne "disent" pas.

J'aurai mille souvenirs à raconter de lui ,en particulier sa bonté pour les autres mais aussi l'amitié que les autres lui portaient,cela me permettrait de retarder la fin tragique que voici:

Et puis un jour,à 77 ans,en juin 1997 alors qu'il était dans une forme éblouissante,il a fait un infarctus chez lui ,très tôt,il est allé cherché le pain que j'aimais et qu'il m'amenait chaque semaine, il a pris la route et parcouru ces fameux 80 km dans sa vieille R4 pour venir mourrir chez moi.Chaque fois que j'y pense,comme lors de cet article,j'ai les larmes qui me viennent.

J'étais bien avec lui et je crois que le pire

C'est de l'avoir aimé sans avoir su lui dire.

 

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commentaires

C
Bonjour<br /> Je relis avec émotion ce texte déjà paru ."La voisine" c'était moi, et c'est vrai que je reconnaissais son sifflet tous les jeudis !<br /> Les photos du Maroc sont superbes,j'attends celles de la Norvège, pays que j'aimerai un jour découvrir .<br /> Amitiés
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C
Bonjour Alain <br /> Je vais faire une exposition avec les amis du vieux Beaurieux sur les commerces et artisans !! A tu des photos ou de la documentation sur le salon de tes parents , si oui peux tu me les scanner , avec mes remerciements Anne-Marie voici mon adresse mail annemarie.lagrive@orange.fr
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C
je ne savais pas qu'il était mort chez toi !! j'aimais bien tes parents !!
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C
je ne savais pas qu'il était mort chez toi !! j'aimais bien tes parents !!
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Ma citation

De mes erreurs de jeunesse,ce qui me contrarie le plus n'est pas de les avoir commises mais de ne plus pouvoir les refaire

Philosophie personnelle

Que la dérision nous apporte la légéreté,la modestie et la réflexion sur le sens de notre vie.
                                Juju