29 % des Français ont déjà renoncé à des soins, faute de moyens financiers
29 % des Français déclarent avoir renoncé ou retardé des soins médicaux, notamment dentaires et optiques, du fait de difficultés économiques. Un taux en nette augmentation (11 % en 2009) et qui figure parmi les plus hauts d'Europe. A titre de comparaison, ce phénomène concernerait 19 % de la population en Italie, 15 % en Allemagne, 6 % en Grande-Bretagne et un quart aux Etats-Unis . Par ailleurs, 51 % des Français pensent que l'égalité d'accès aux soins n'est pas garantie (contre 61 % des Américains et 67 % des Allemands), 50 % prévoient une hausse des tarifs des actes médicaux et 53 % s'inquiètent des ressources futures de la Sécurité sociale. Pour la financer, un tiers des personnes interrogées s'orientent plutôt vers un recours à l'impôt et un quart vers une augmentation des franchises.
Je me rend compte de la véracité de ces statistiques lors de mes consultations pour les plus démunis que je trouve toujours plus nombreux.Mais surtout je me rend compte que le profil des consultants change;car en plus des sans abri je vois maintenant des étudiants qui n'ont plus les moyens de se soigner mais aussi des jeunes travailleurs qui ne peuvent pas cotiser à une mutuelle.
Notre société s'américanise et il faudrait faire attention à ne pas perdre notre système par répartition qui reste , avec la retraite,le seul système induisant un peu de justice dans notre difficile société du "chacun pour soi".
Bien sûr il faut aussi que les soignants et les patients fassent un effort.En effet il m'apparait ,lors de discussions ,que tout le monde est conscient du problème mais ces mêmes personnes veulent toutes un IRM pour tout et n'importe quoi ou un bilan complet alors qu'aucun signe clinique ne vient étayer leur demande.
Les médecins vont devenir de plus en plus modérés dans leurs prescriptions car ils ont tous énormément de travail et la pression des patients devient de moins en moins forte.On voit moins de visites à domicile qui étaient souvent inutiles en dehors des personnes très âgèes;on voit plus d'organisation dans la journée du médecin avec moins de personnes qui appellent vers 20 heures ou le dimanche (le 15 ou l'hôpital est plus compliqué et on préfère prendre un peu de paracétamol et attendre le lendemain).Mais les systèmes de garde sont nécessaires pour désengorger l'hôpital qui doit rester à la pointe de la médecine et de la chirurgie.
Oui, il y a encore beaucoup de progès à faire pour arriver à un équilibre,mais les efforts doivent être répartis entre les patients,les soignants mais aussi les employeurs qui ne paient pas toujours leurs charges.
Alors ,mesdames et messieurs,soignants et patients,ayons tous un peu de civisme,car la santé coûte cher mais est si précieuse.
Sans la santé,pas de clairvoyance morale.
Georges Sand