Il y a un an ,le 5 septembre à 13h15 ,ma vie a basculé sur la route à 500 mètres de ma maison.
Je vous ai déjà dit que j'avais la faculté d'oublier les moments difficiles de ma vie mais là,la cicatrice est trop récente et je me revoie sur la route en train de faire le bilan de toutes mes fractures en attendant les secours.
J'ai vécu des heures sombres en réanimation où vous êtes un numéro,celui de votre chambre,et,bien qu'en étant du métier , les soignants passent devant vous sans un salut et sans un petit signe qui peut amener un peu de soleil dans ces ténèbres.
Il faut être fort physiquement et moralement pour en sortir ,mais en réalité on est impuissant et obligé de se laisser aller dans les mains des médecins qui ne regardent souvent que le tableau électronique où toutes vos constantes sont affichées en permanence,car on est relié par des tas de fils et de perfusions,percé partout et immobilisé sur le dos 24h sur 24.C'est difficile pour ne pas dire insupportable.Les aide-soignantes ne sont pas sympa sauf une vieille marocaine et une jeune sénégalaise qui m'ont lavé et nettoyé sans pudeur et avec gentillesse.Les autres m'ont laissé dans "ma merde" au propre comme au figuré et ont failli compromette tout en m'abandonnant lors de mon premier lever qui m'a occasionné un malaise .J'ai été sauvé par les copains qui venaient me rendre visite à ce moment là.Pour moi , les copains ont toujours,toute ma vie,été les piliers de ma vie avec ma famille évidemment.
Je viens de lire sur le "JDD" les confessions de Jonnhy sur sa sortie de l'enfer et mes yeux sont devenus humides car il y a de la similitude et Rondeau(ambassadeur de France à Malte et écrivain) qui explique cela le fait très bien.
Aujourd'hui je suis un homme neuf mais différent et la tolérance,la gentillesse,la convivialité,la réincarnation dans mes enfants,l'écologie au sens noble sont tous devenus encore des idées plus accentuées et plus belles.
J'ai des tas de projets pour moi,pour ma famille et pour mes amis.
Mais maintenant je termine en vous l'avouant.J'ai mis un an à me reconstruire même si je ne l'ai jamais avoué.