Adieu Thierry
Le 28 janvier 2023, sur Le blog d'un Picard en Luberon

                                                                      THIERRY

 

Toute ta courte vie, tu as vécu à 100 à l’heure et tu viens de décoller dans l’espace, comme tu le faisais en Kite surf, puis de disparaître, sans aucun doute au-dessus de la mer que tu aimais tant.

Tu avais tout réussi, professionnellement d’abord, c’est le moins qu’on puisse dire et nous étions très fiers de toi car tout le monde connaît ta brillante carrière en médecine psychiatrique avec, en particulier, ton dada qu’était l’hypnose Éricksonnienne .

Mais tu avais réussi également dans ta vie privée avec ta merveilleuse épouse qui a été à tes côtés jusqu’à ton dernier souffle et avec ton bijou, ta petite Alice devenue grande dont tu as été si fier et tu peux continuer de l’être.

Tu as résisté à la maladie puis à la mort qui rôdait, malgré ta paralysie totale, et j’ai moi-même mis du temps à comprendre ton mode de fonctionnement.

Un jour , je me suis rappelé un échange que nous avions eu tous les deux: tu voulais d’abord être médecin généraliste à la campagne, peut-être comme papa , et puis ,tu as fait un passage en psychiatrie et ,à la suite de ce stage, tu es venu me voir en m’annonçant que tu voulais être psychiatre et tu m’as dit une phrase qui est restée gravée  dans ma mémoire à tout jamais : « le corps des gens ne m’intéresse pas , seuls, leur esprit , leur pensée, leur spiritualité m’intéressent « 

C’est ce jour-là que j’ai compris comment tu avais accepté ton déficit physique et ton corps inerte mais j’ai aussi compris que ton esprit, resté intacte, aidé d’auto hypnose et de méditations longue durée était devenu ton sauveur.

L’absence, ton absence a un poids que nous allons porter jusqu’à notre dernier souffle. Nous allons apprendre à vivre avec, nous apprendrons à l’oublier plusieurs fois par jour mais je sais que cette absence se rappellera quotidiennement à nous.

Bien sûr il nous reste les souvenirs.

Le souvenir est une brûlure douce et intense à la fois. A présent, je le sais elle brûle, elle est douloureuse et puis ensuite, seulement après, elle réchauffera et apaisera.

L’amour est aussi un feu qui ne s’éteint pas. Il se donne, il se reçoit, il se partage sans fin.

J’ai un sac à ton nom rempli d’amour à donner. J’en ai un pour chacun mais ils ne sont pas interchangeables, car les enfants et les petits enfants ne le sont pas.

Me voilà à présent avec un sac à porter qui s’alourdira des vacances où tu ne seras pas là, des conversations téléphoniques que nous n’aurons plus, des Noëls où tu seras absent, des cadeaux d’anniversaire que nous ne t’offrirons plus, des photos de famille où tu n’apparaîtras plus.

Et puis, les sacs du chalet que tu avais achetés et où tu avais fait inscrire Dad et Mum, vont nous servir pour y mettre l’amour nécessaire pour aider Alice et Ève qui vont avoir besoin de nous qui vont avoir besoin de vous toutes et tous que je remercie d’être présents aujourd’hui.

Oui, assurément l’absence a un poids.

Je suis triste mais je suis aussi amer et révolté. J’ai lu cette réflexion :« Mieux vaut une vie courte et heureuse que longue et ennuyeuse ». Tu aurais pu aussi avoir une vie longue et heureuse…tu as dorénavant je l’espère l’éternité heureuse et tu veilles sur nous. 

Nous allons voguer cet été sur ton bateau , ton deuxième bébé, avec Alice et Eve et tous ceux qui voudront se joindre à nous en souvenir de toi, et je sais que tu seras toujours près de nous, autour de nous, de la proue à la poupe, car, malgré ton absence, ta présence va devenir définitive.

Tes parents qui t’aiment

 

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