Nous sommes « gentils et méchants » parce que, dans l’histoire de l’évolution de l’espèce humaine, nous avons eu besoin d’être les deux pour survivre. Besoin d’être « méchants » pour lutter contre les rivaux, besoin d’être « gentils » pour se faire des alliés....Notre ambivalence est une sorte de schizophrénie non pathologique qui concerne absolument tout: la religion, la relation humaine, l'humour, le travail, les loisirs, l'amour et l'amitié.
L'ambivalence représente la conjonction d’amour et de haine à l’égard du même objet qu'il soit humain ou matériel.
Blaise Pascal a écrit : "le coeur a ses raisons que la raison ignore " ce qui explique l'ambivalence des humains.Chez les amoureux, les sentiments prennent le dessus et ils agissent souvent de manière déraisonnable, comme si les les sentiments, les émotions, bref, le coeur avaient leur propre logique.
L'être humain oscille entre l'humilité et l'orgueil, entre le bien et le mal, entre la vérité et le mensonge, entre l'amour et la haine, entre la frustration et la satisfaction et c'est ce qui fait indiscutablement sa richesse mais aussi sa complexité.
Que penser du syndrome de Stockholm, quand le prisonnier finit par aimer son geôlier ? qu'a pensé celui qui a lâché la bombe atomique sur Hiroshima en rentrant chez lui et en serrant ses enfants dans ses bras ?
La vie est compliquée: un jour tout est rose et le lendemain tout est noir. Que dis-je, un instant tout est beau et, après un trouble de l'esprit tout est moche.Nous sommes en perpétuelle contradiction.
Quand j'avais la jeunesse,mes avis était tranchés, trop, sans doute. Je me souviens avoir été sûr de moi et même vindicatif sur quelque sujet que ce soit: la politique, le passé, l'avenir, l'éducation, la famille, les amis, les lectures, la culture, la vie et la mort et bien entendu la Médecine que j'ai tant aimée et que je respire encore au quotidien.Depuis, l'âge , mais aussi Hannah Arendt est passée par là avec son crédo : " le grand isolement, c'est de vous entourer de personnes qui pensent comme vous " car se mélanger, se confondre , se confronter avec les autres amène de la richesse et infléchit ses certitudes.
En effet, depuis quelques années, je vois infléchir ma vérité, sur le monde, sur la politique mais aussi sur moi.
Je suis persuadé qu'il en est ainsi pour les plus de 60 ans et qu'il en sera de même pour la jeunesse d'aujourd'hui qui ne le sera pas toujours, comme elle le croit et comme je l'ai cru.
L'ambivalence , ce n'est pas le "en même temps" , à la mode depuis 2017, non, c'est le contraire. C'est écouter un politique et trouver qu'il est bon et qu'il dit vrai et c'est, le lendemain , écouter son opposant et le trouver aussi bon. On est chamboulés en permanence!!
C'est déplorer que le travail ne soit plus quelque chose de prioritaire mais c'est aussi comprendre que les gens aient envie de loisirs et de plaisirs familiaux ou amicaux.
C'est s'apitoyer sur les gens qui vivent dans la rue mais ne pas comprendre comment ils en sont arrivés là.
C'est prendre au sérieux le réchauffement climatique mais ne pas toujours bien trier ses déchets, vous savez, la politique qui dit: "je fais ma part", comme le Colibri qui prend une goutte d'eau dans son bec pour éteindre un énorme incendie.
L'ambivalence, c'est être contre les migrants, mais ne pas être gêné que certains les emploient comme femme de ménage ou dans les travaux du bâtiment en les payant au black.
C'est fermer les yeux sur certaines conditions d'abattage des animaux mais manger régulièrement de la viande.
C'est essayer de ne pas polluer l'atmosphère mais rouler dans une grosse bagnole car l'Homme , comme le Président , aime la bagnole!!
C'est avoir une bienveillance mais .. sélective
C'est dire ne pas être raciste, homophobe ou xénophobe mais faire des réflexions désagréables sur ces populations, sauf, hypocrisie oblige, si c'est un grand sportif.
J'essaie de faire une synthèse de ce que j'entends autour de moi et qui me choque énormément en me confortant sur l'égoïsme qui monte dans nos sociétés occidentales.
Les infos débutent toujours par le mauvais temps qui nous touche et ensuite, seulement ensuite, nous avons les désordres du monde, les guerres, les massacres, les misères de la planète, tous ces malheurs qui parcourent notre terre et que le téléspectateur zappe car ils nous concernent peu ou pas.
On dit souvent qu'avec la crise climatique, nous allons droit dans le mur ...mais en chantant.Nos petits enfants et leurs successeurs vont hériter de 3000 milliards de dette (pour l'instant) qu'ils devront rembourser un jour, ils hériteront aussi d'une planète poubelle devenue presque inhabitable et qui brûle mais nous regardons ailleurs, comme le disait Chirac.N'est-ce pas une ambivalence ?
Je rencontre de moins en moins de gens désintéressés, vous savez ces gens qui pensent aux autres sans rien attendre en retour , ces bénévoles qui oeuvrent dans le silence et qui rentrent chez eux l'esprit en accord avec eux-mêmes, simplement heureux d'avoir aidé une seule personne dans leur journée.(j'aurai pu intitulé mon article "l'égoïsme ambiant " mais mon sujet reste nos contradictions)
Malgré tout, je suis et je reste un optimiste, car l'Homme a une faculté d'adaptation hors du commun et quand il aura le feu au derrière, il s'adaptera s'il n'est pas trop tard.
Aujourd'hui, alors qu'il fait très beau et sec depuis plusieurs mois et que la terre réclame la pluie, et bien il pleut dans notre belle Provence, et parait-il pendant 2 jours avant le retour du beau temps, et je me suis surpris à pester contre ce temps maussade, alors, en relisant mon article, je me suis mis des claques!!