En préambule, je dois vous avouer que depuis le 17 septembre 2016, jour de l'annonce du Charcot, j'ai des nuits agitées, amplifiées depuis le 17 janvier de cette année quand Thierry nous a quitté.
Vers 3 heures du matin, cette nuit, j'ai sursauté dans mon lit, en plein rêve qui m'avait dérangé énormément, réveillant une angoisse toujours glissée sous un caillou, mon caillou, mon crâne en quelque sorte: j'étais dans la chambre de mon fils avec Mademoiselle S. et Thierry nous parlait, lui qui s'était tu (du verbe taire )depuis de nombreuses années et nous demandait d'accrocher des poissons au plafond, lui qui aimait tant la mer.
J'ai souvent rêvé de lui depuis le 17 janvier de cette année mais toujours de manière fugace et que je qualifierais de réaliste, bref, je le voyais malade. Mais cette nuit, il allait mieux et il parlait. Mon inconscient essayait de réparer l'irréparable sous la forme d'un rêve alors que l'habitude, lorsque mon fils faisait irruption dans mon sommeil , c'était toujours sous la forme de cauchemar.
Selon Freud et ses successeurs psychanalystes, le rêve serait l’expression des nos désirs inconscients. Il utilise alors un langage qui lui est propre, formé d’étranges symboles et métaphores.Dans le cas présent ceci est vérifié.
Quelques jours avant, je me suis réveillé dans une grande salle, l'immensité faisant souvent partie de mes rêves mais aussi de mes cauchemars , et je délivrais des permis de construire mais, et c'est là que ça se corse (chef lieu Bastia, comme dirait Frédéric Dard) dans le même temps, je prenais la tension artérielle aux gens qui m'entouraient et je voyais toute la misère du monde car, en réalité, j'étais en même temps à Médecins Du Monde.
Compliqué le mec, non ?
Jusqu'à il y a quelques mois, je me levais le matin en ayant oublié mes rêves ou mes cauchemars, même avec des réveils nocturnes, car ils se dissipent très vite, jusqu'à ce que une amie très chère m'explique que , pour des raisons personnelles, elle se levait lors de rêves ou de cauchemars pour les décrire sur un carnet et ainsi pouvoir les analyser ensuite.
Je ne fais pas de même , mais je revisualise dix fois mon rêve jusqu'à ce que je le possède parfaitement avant de me rendormir et , le matin venu, j'en fais l'analyse s'il y a lieu.
Ces deux derniers rêves révèlent complètement ma personnalité, mon angoisse de la maladie de mon fils et mon passé avec la Mairie et MDM, qui ont été des passages de partage extrême, de moments où je me suis nourri des autres, où j'ai partagé les soucis, les projets de vie pour la Mairie, mais aussi les projets de survie pour MDM, avec des parcours chaotiques que personne, je dis bien personne , ne soupçonne et ne voudrait avoir.
Tout ceci est remonté comme souvent mon passé avec l'apparition de mes parents ou de situations rappelant mes villages de Lesdins et bien sûr de Beaurieux.
Selon Sigmund Freud, les rêves, malgré leurs caractères parfois absurdes et incohérents, possèdent un sens. Ils ont pour but de mener à l’accomplissement d’un désir refoulé .Les rêves ont pour but de rétablir un équilibre psychologique, ce qu’on appelle la fonction compensatoire (ou complémentaire). Le rêve doit être traité comme un fait ou une expression spécifique de l’inconscient. ( Claudine dit souvent que je suis inconscient, en particulier en tandem).
Alors que la raison prédomine sur nos émotions lorsque nous sommes éveillés, c’est le phénomène inverse qui se produit pendant le sommeil. Les émotions dominent l’univers des songes. Nos rêves peuvent être le reflet de notre état d’esprit, de nos inquiétudes comme de notre bonheur.
Les rêves sont ainsi le reflet amplifié de situations vécues ou d’émotions ressenties qui ont une connotation positive alors que c'est l'inverse pour les cauchemars.
Les cauchemars peuvent aussi être issus d’une situation à laquelle un individu a volontairement choisi de ne pas prêter attention ( la routine autocentrée). L’inconscient de cette personne fait revivre ledit événement lors du sommeil. Le cauchemar peut ainsi mettre en lumière un problème qui suscite plus d’angoisses et d’inquiétudes que l’individu qui en rêve ne peut le croire.
Mais revenons à mes deux rêves ou cauchemars . Ces deux épisodes révèlent sans aucun doute mes désirs les plus profonds, malheureusement passés, mais qui ont marqué définitivement mon inconscient , et je pense que c'est l'interaction humaine excessivement forte qui en est la cause. Tous les affectifs se reconnaitront, même sans être passés par la case "perte du fils" , car ces personnes ont tant de connexions humaines, animales, "naturelles", (je veux dire de la nature, mais j'aime bien naturelles) que leur hypersensibilité leur font toucher du doigt ( expression stupide) les ondes invisibles qui relient tous ces êtres en réalité fragiles, fragilité qui devient un défaut dans notre société qui change, mais je trouve toujours ces personnes comme étant les plus intéressantes, souvent plus cultivées et encore plus souvent artistes ou créateurs , ce qui n'est pas mon cas, malheureusement.
Rêvez mes amis, rêvez, rêvez d'un monde meilleur, rêvez du bonheur et si vous êtes dans le tracas ou pire, pensez à cette phrase de Prévert que j'ai déjà citée: "Le bonheur en partant m'a dit qu'il reviendrait"
En PS je vous mets quelques photos de notre périple en tandem en Périgord (en particulier pour celles et ceux qui ne sont pas sur Facebook où elles sont déjà parues ) , Périgord où nous avons fait un merveilleux voyage pour, un peu, oublier, même si cela ne sera jamais totalement possible car perdre un enfant ne s'oublie jamais.